Les compétences d’un médiateur interculturel


16 juin 2023

La tâche d’un médiateur interculturel dans le domaine des soins et de l’aide sociale est d’aider à surmonter les barrières linguistiques et culturelles, ainsi que les tensions dues aux différences culturelles.

Nous avons demandé à une médiatrice interculturelle de Foyer vzw, qui a plus de dix ans d’expérience, quelles sont, selon elle, les compétences les plus importantes qu’elle doit utiliser dans son travail.

“Tout d’abord, la compassion et la compréhension. Il faut être prêt à se mettre à la place de la personne qui cherche de l’aide et apprendre à connaître intimement sa situation. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on peut vraiment faire le lien entre cette réalité et le monde médical. Bien entendu, nous devons également avoir une connaissance approfondie des services et des institutions dans lesquels nous exerçons notre fonction de médiatrice. Il faut savoir comment ils fonctionnent pour pouvoir bien l’expliquer à la personne qui demande de l’aide. En tant que médiatrice, j’arrive généralement au rendez-vous un peu en avance et le patient ou le client est déjà là. Très souvent, on me pose alors des questions telles que : “À quoi dois-je m’attendre ?” J’ai rendez-vous pour une ‘cardiographie d’effort’, mais que va-t-on me faire exactement ?” et ainsi de suite”. 

Pour bien remplir une fonction d’intermédiaire, il est également important que les deux parties fassent confiance au médiateur interculturel. Nous demandons à notre médiatrice comment elle s’y prend pour établir cette relation de confiance.

“Lorsque nous nous présentons, nous mentionnons toujours que nous sommes tenus au secret professionnel et, si nécessaire, nous expliquons au demandeur d’aide ce que cela signifie exactement. Avant-hier, j’étais à la clinique du sein pour une patiente atteinte d’un cancer que je connais aussi personnellement. Après la consultation, nous sommes montées ensemble dans le tram 9 à l’arrêt de l’hôpital et c’est là qu’une amie commune nous a vues. Elle m’a demandé plus tard : “Tu étais à l’hôpital pour traduire pour [cette amie] ?”. J’ai répondu : “Oui, mais ne me demandez pas pour quelle raison”. La discrétion est très importante. En outre, vous devez être en mesure de montrer à la fois au patient et au médecin que vous avez tout traduit complètement et correctement. Il ne doit y avoir aucun doute sur le fait que le message est bien passé, et ce dans les deux sens. 

Les médiatrices du Foyer interviennent dans le vaste paysage bruxellois des soins et de l’aide sociale. Cela signifie qu’elles doivent non seulement bien connaître la carte sociale, mais aussi la terminologie des soins et de l’aide sociale. Nous y reviendrons plus en détail dans la section suivante.

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