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Johan Leman, 19 avril 2024

D’accord, nous vivons à une époque de perception, d’ “influencers” et d’annonces… Mais si on dit ou écrit quelque chose, cela doit quand même avoir un ancrage dans la réalité, non ? Que dois-je penser lorsque les deux coordinateurs de ‘Molenbeek 2030  déclarent qu’ils concrétisent leurs plans autour de la table de travail “avec les 2600 personnes avec lesquelles nous avons déjà discuté” ? Et que penser du fait qu’ils travaillent “avec une coalition de jeunes regroupant 1000 jeunes” ? Cela semble impressionnant, mais est-ce conforme aux faits ?

Entre-temps, j’entends qu’un des deux coordinateurs fait noter quelque part que, culturellement, il n’y aurait en réalité rien à Molenbeek. Cela dépend bien sûr de ce que l’on entend par art et culture, non ? En effet, il n’y a pas de Bozar ni de Kanal en devenir. Mais il y a le MIMA, La Fonderie et le musée MMM. Et il y a la “Maison des Cultures”, où un public assiste à des spectacles adaptés à son niveau, un public qui ne va que rarement voir Bozar ou le Kaaitheater. Ces personnes sont-elles alors dépourvues de culture ? Ou part-on du principe que seuls les concerts de musique et le théâtre (bien sûr, car l’un des deux coordinateurs vient de ce milieu) représentent l’art avec un grand A ? Pourquoi ces autres institutions culturelles n’ont-elles jamais été réunies autour de la table ? Est-ce qu’il y a vraiment suffisamment connaissance du terrain, programmation fine, réaliste et concrète? De grâce, évitons le trop d’amateurisme et les paroles vides.

Quo vadis, Molenbeek pour Bruxelles 2030 ?

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