Les habitants de Molenbeek ont également droit à une vie saine


Johan Leman, 28 mars 2022

Prenons ici une vie saine aussi littéralement que possible. Prenons les résultats de l’étude de CurieuzenAir. Une personne vit dans un endroit sain si elle est autorisée à vivre dans un endroit où il y a un maximum de 30 microgrammes de NO2 (concentration de dioxyde d’azote, résultat de la combinaison de l’azote avec l’oxygène) par mètre cube. Dès que l’on vit dans un quartier où le ratio dépasse 30 microgrammes, on parle de qualité de l’air inférieure, et plus encore, on parle de qualité de l’air de plus en plus inférieure.

Que fait une bonne politique qui se soucie de la santé de ses habitants? Elle élabore un plan visant à améliorer la qualité de l’air dans les zones où l’air est mauvais, de mauvaise à moins mauvaise en priorité, puis de moins mauvaise à meilleure (ce qui n’est pas encore égal à qualité idéale !).

Qu’est-ce qu’une politique sociale ne fait pas? Promettre que quelque chose sera fait plus tard, mais en attendant, laisser se dégrader la qualité de l’air. Après tout, la seule certitude est que la qualité se détériorera. Que ça s’améliore un jour… ça reste à voir. Parce que les politiciens en question ne seront généralement plus là…

Eh bien, c’est la raison de la forte protestation des résidents autour de la place Sainctelette, où la tour de 15 étages est prévue par l’actuelle majorité régionale bruxelloise. La qualité de l’air y est déjà mauvaise, puisqu’elle se situe entre 35 et 40 microgrammes de NO2 par mètre cube. Ce débat est totalement distinct de la question de savoir si l’on est pour ou contre des tours, comme certains voudraient le réduire. Le débat consiste à savoir si, dans un endroit où la qualité de l’air est déjà très mauvaise, on peut construire 15 étages supplémentaires d’appartements et une série de garages. Oh oui, il y a la promesse d’une zone verte éloignée… Mais… c’est pour plus tard, et “à distance”… En d’autres termes : en tant que politicien avec des sentiments sociaux, qui se soucie de la santé des résidents locaux, vous ne faites pas cela… et vous ne démarrez éventuellement le projet de tour que si la qualité de l’air à cet endroit est d’abord réduite entre 25 et 30 microgrammes de NO2. Cela ne vous semble pas la logique même ?

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