La souffrance animale : oekazes ou dialogue ?


Johan Leman, 19 juin 2022

Pour qu’il n’y ait absolument aucun malentendu : chaque fois que cela est possible, je suis favorable à la forme la moins douloureuse d’abattage d’un animal ; et en outre, je crois que la loi civile peut mener au devoir de réinterpréter toute loi divine en la matière. Je suis également d’avis que les rituels sont beaucoup plus flexibles dans leurs formes, ce qui est différent de leur pratique de base, que ne le croit généralement le croyant lui-même. Il suffit d’étudier la pratique des rituels au fil des ans.

Cela étant dit, je pense que deux réserves méritent d’être prises en considération dans le débat sur l’abattage oui ou non anesthésié des animaux dans un contexte rituel. Et pour être clair : ce n’est pas un avis du Foyer, mais un avis personnel.

1.            Le débat ne gagnerait-il pas à être élargi à la question de la mise à mort des animaux, également dans des contextes totalement différents, comme la chasse (pour me limiter à cet exemple facile). Je pense que beaucoup de gens peuvent vivre avec le fait que des animaux soient abattus pendant la chasse, mais quand on voit certains oiseaux tomber après avoir été abattus, en voletant lourdement, on n’a pas l’impression qu’ils ne souffrent pas. En réduisant le débat à l’abattage rituel dans les religions juive et musulmane, on peut donner l’impression  de cibler des cultures ou des religions.

2.            Il n’est pas juste, dans une démocratie parlementaire, d’affirmer simplement que les hommes politiques raisonnent de manière théocratique lorsqu’ils pensent honorer la conviction de leurs électeurs par la position qu’ils adoptent. L’objectif d’un débat démocratique n’est-il pas que l’opinion des électeurs soit représentée au Parlement ? Est-il démocratique d’interdire – voire d’exclure – les représentants du peuple s’ils pensent exprimer l’opinion de leurs électeurs ? On pourrait peut-être leur suggérer de s’abstenir de voter, mais les exclure d’un parti pour cela ? Et dire ensuite qu’on ne veut pas être un parti traditionnel , mais un mouvement ? Cela me semble étrange. A moins, bien sûr, que quelque chose ait été convenu dans un accord de coalition… Mais si non ?

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