La police de la ville de Bruxelles et le profilage ethnique facile


Johan Leman, 17 septembre 2023

Rappelons fin juin-début juillet : émeutes soir et nuit à Paris. Risque d’émeutes à Bruxelles. Il est tout à fait normal que la police agisse de manière préventive pour éviter qu’il en soit de même à Bruxelles. Mais analysons une fois comment on s’y prend.

Phase 1: profilage ethnique. Malheur au jeune d’origine maghrébine qui descend dans les rues Lemonnier ou du Midi en fin d’après-midi. Même s’il y vient juste pour avoir un rendez-vous avec un copain ou à regarder un match de foot avec des amis dans un café, quand il sort du café  il a de fortes chances de se faire ramasser, de se retrouver dans une combi, de se faire gifler s’il pose une question et d’entendre l’inévitable “sale Marocain”. Nous ne pouvons pas accepter cela parce que c’est du profilage ethnique… mais oké,  un débat suivra… et à partir de maintenant, les autorités seront très vigilantes à ne plus faire de profilage ethnique, dit le ministre et dit la police.

Phase 2. Sans aucune enquête ni interrogatoire, des jeunes qui ont été arrêtés à l’époque sont informés 2 mois et demi après qu’ils ont le choix entre payer une amende de 175 euros ou effectuer un travail bénévole pour la communauté. Un médiateur de BRAVVO en discutera avec eux.

Expliquez-nous maintenant : comment devrions-nous appeler cela ? Nous appelons cela une sanction pour des actes non prouvés (et même dans certains cas avec des contre-indications claires) basée sur le profilage ethnique, sans qu’il y a même eu un minimum d’examen des possibles comportements inacceptables de certains policiers.

Et qu’est-ce que vous nous conseillez? Un match de foot entre la police et les jeunes pour rétablir la confiance ? Honnêtement: de cette manière on n’arrivera jamais à progresser…

Quoi faire alors ? Enquêter sérieusement sur les fautifs et les sanctionner beaucoup plus sévèrement que ce n’est le cas actuellement, et ne pas punir ceux qui ont été pris par erreur et éventuellement s’en excuser. Si difficile?

Retour