La grande diversité dans la réalité d’être migrant


Johan Leman, 29 janvier 2024

Il est urgent de préciser de qui l’on parle exactement lorsqu’on énumère le nombre d’étrangers et de migrants. Dans le cas contraire, les personnes qui ne suivent la migration que de loin risquent de ne pas avoir une perception correcte de la situation.

Dans la perception de nombreux non-migrants, presque tous les migrants sont considérés à tort comme peu qualifiés, sans emploi ou parfois même criminels, en se référant à chaque fois aux pourcentages qu’ils occupent, par exemple, parmi les chômeurs ou dans les prisons. De nombreux non-migrants pensent alors, à tort, que ces pourcentages s’appliquent également à l’ensemble d’une population, comme si la présence d’un certain pourcentage d’étrangers dans le système pénitentiaire signifiait que le même pourcentage de cette communauté dans son ensemble serait constitué de criminels.

Il serait bon, lorsqu’on énonce des chiffres, d’indiquer plus clairement s’il s’agit d’étudiants (en séjour temporaire), de personnes hautement qualifiées dans certaines professions en demande, de demandeurs d’asile, de personnes en séjour irrégulier, de personnes qui se sont intégrées dans une profession pour laquelle il y avait pénurie. Parfois, les chiffres s’envolent à nos oreilles sans que l’on sache exactement de qui il s’agit. Les lieux où vivent ces différentes catégories sont aussi parfois très différents.

En comprenant bien cette diversité, de nombreuses personnes deviendraient beaucoup plus prudentes dans l’évaluation des migrations et moins anxieuses.

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