Et ces tentes de réfugiés près du canal, elles restent…


Johan Leman, 4 mars 2023

D’un articole paru dans Apache, je déduis que la Secrétaire d’Etat Mme De Moor estime qu’un échelonnement temporaire de l’enregistrement des demandeurs d’asile, au cas où le point central d’enregistrement à Bruxelles serait surchargé, n’est pas une solution.
Dans la mesure où elle considère qu’un tel échelonnement temporaire n’accélérera pas le rythme des enregistrements, je suis entièrement d’accord. Mais elle ne semble pas se rendre compte à quel point une telle situation comme elle existe maintenant, pèse sur un voisinage (également en termes d’hygiène publique) et qu’une telle chose peut mener à une nouvelle tradition non désirée de gens en problèmes ou en marge de la société de venir s’installer ici. Et attention… la priorité, même à nos yeux, n’est pas la charge pour un quartier, mais le fait qu’on ne parvient pas à loger ces gens convenablement.
Les gens qui vivent ici à côté du canal ont-ils quelque chose contre ces habitants des tentes ? La plupart des gens non. Mais… est-il souhaitable que dorénavant tous ceux qui veulent donner une visibilité à leur marginalité viennent s’installer sous des tentes ici, le long du canal ? Je ne le pense pas. Et c’est ce qui risque de se produire avec cette absence de solutions. Une nouvelle tradition…
Les décideurs politiques devraient penser non seulement à leur propre programme, mais aussi aux effets secondaires de ce qu’ils font ou ne parviennet pas à faire. Je suppose que Mme De Moor fait tout ce qui est en son pouvoir pour trouver des solutions. Mais elle devrait aussi penser à d’éventuelles dynamiques qui risquent de s’installer et qui lui échappent apparemment pour l’instant. Gouverner c’est prévoir.

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