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Johan Leman, 5 mars 2024

Je suis en train d’enregistrer des récits de Marocains arrivés dans les années 1960, tandis que Mme Nicole Montoisie, ancienne assistante sociale, fait de même pour les Turcs arrivés à St Josse à la même époque.

Ce qui me frappe pour l’instant, c’est que six éléments reviennent invariablement dans ces récits marocains :

– Ces personnes se sont senties très bien accueillies à leur arrivée par ‘les Belges’ (même si, à l’époque, il y avait déjà parfois des profiteurs qui voulaient les exploiter),

– Ils ramenaient leurs femmes et leurs enfants au bout de six mois à un an, une période dans laquelle ils habitaient ensemble à quelques amis dans un petit appartement,

– Ils ne vivaient pas concentrés dans des quartiers à l’époque,

– Ils avaient – selon leurs dires – des amis belges, italiens et espagnols au travail et en dehors du travail,

– Ils ont vécu l’islam de manière très personnelle et intime à la maison,

– Pendant toute une période ils ne parlaient pas avec leurs enfants de leur migration antérieure..

Et chaque fois il y a bien sûr aussi la « couleur » personnelle. Cette couleur personnelle rend chaque histoire fort intéressante.

Je me demande si de nouvelles histoires ajouteront d’autres profils à cette liste. On peut s’y attendre.

Si vous connaissez des personnes de cette époque, n’hésitez pas à les mettre en contact avec le musée MMM via le Foyer pour une interview d’une demi-heure. A propos de ces années 60. Nous donnerons à ces histoires une place dans le musée de la migration.

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