Des retours limités mais réels des deuxième et troisième générations


Johan Leman, 2 février 2024

Le phénomène n’est pas nouveau : des enfants ou des petits-enfants de migrants, nés dans un pays d’accueil (qui devrait en fait être leur pays), qui, à un moment donné, après avoir grandi, retournent dans le pays de leurs parents ou de leurs grands-parents pour y commencer une nouvelle vie. On l’a vu dans les années 1990 avec le retour en Espagne de personnes d’origine espagnole ; en Allemagne, plusieurs Allemands d’origine marocaine bien formés sont aussi partis au Maroc. Le magazine marocain francophone de Casablanca, Tel Quel, y consacre un article, repris dans Le Courrier international. Le site insta “J’ai décidé de m’installer au Maroc” compte 152 400 membres.

Officiellement, 5 millions de Marocains (soit 15 % de la population totale) vivent dans la diaspora. Sans compter ceux qui ne sont pas enregistrés, le nombre de Marocains de la diaspora pourrait s’élever à un peu moins de 6 millions. A noter que les Marocains devenus Belges restent également inclus dans ces chiffres, en raison de la double nationalité. Les raisons invoquées par les rapatriés sont : le racisme dans leur pays où ils sont nés (ce qui les pousse à partir), et des facteurs qui les attirent : le climat (le soleil), et souvent l’idée qu’avec les compétences qu’ils ont acquises, ils ont une réelle chance de construire une carrière intéressante au Maroc, par exemple en tant qu’entrepreneur. Il s’agit d’un phénomène intéressant. Alors que des Marocains tentent de passer en Europe, on voit parfois des Euro-Marocains qui repartent à vivre au Maroc. La grande leçon à tirer est qu’il faut être prudent avec toutes sortes de prédictions sur la manière dont les migrations évolueront à l’avenir. On peut être belgo-marocaine, se marier avec quelqu’un au Maroc, travailler et vivre là-bas, et voir ses enfants revenir en Belgique. La mondialisation permet des mouvements dans de nombreuses directions.

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