Communication… pour dire quoi?


Johan Leman, 1 avril 2024

En tant que jeune anthropologue, j’étais heureux il y a des années lorsqu’en un an j’avais pu contacter une trentaine de personnes prêtes à me raconter leur histoire en profondeur, réparties sur plusieurs séances, afin que je puisse avoir un aperçu de ce qui se passait vraiement dans leur vie.

Aujourd’hui, je suis heureux si – j’espère en tant qu’anthropologue un peu plus formé – je parviens à trouver quelqu’un prêt à raconter pendant une heure l’histoire de son père ou de sa mère qui a travaillé comme ouvrier (h/f) dans les années 1960 à Bruxelles comme travailleur immigré. Certaines histoires peuvent parfois prendre jusqu’à 2 à 3 heures. Et puis après, il faut que les gens relisent ce que vous en faites à la fin, car écrire une histoire peut contenir des accents incorrects à la fin.

Et puis, tout à coup, on entend dire que certains gens vont investir une belle somme d’argent pour représenter ce que racontent 1000 Bruxellois sur un mur au musée Kanal. Contre paiement, bien sûr. “Vous dites quelque chose et nous rémunérons ceux qui écrivent rapidement ce que vous dites.”

Mais honnêtement… que vaut réellement une telle communication ? Je pense que je pourrais même tout remplir à l’avance… Mais a-t-on encore le droit faire des observations critiques quand on entend des choses pareilles? Après tout, c’est de la com, n’est-ce pas?

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