Bruxelles et ses jeunes arrivants français


Johan Leman, 5 octobre 2022

Comment notre attention a-t-elle été attirée sur les jeunes Français à Bruxelles ? Parce que récemment, nous avons vu certains d’entre eux passer régulièrement au musée MMM, des jeunes très ” ouverts d’esprit “, et l’une d’entre elles a spontanément accepté d’y laisser son histoire. Nous nous sommes alors informés un peu mieux. Voici un court article à ce sujet.

En 2021, Bruxelles comptait 67 000 résidents de nationalité française, soit deux fois plus qu’en 2000. Fait remarquable, pour 100 hommes français âgés de 20 à 34 ans à Bruxelles, on compte 120 femmes de nationalité française, et dans la catégorie des 20 à 24 ans, on compte même 150 femmes pour 100 hommes. C’est ce que constatent les chercheurs de l’ULB Charlotte Casier et Jean-Michel Decroly : “La plupart vivent à Uccle, Ixelles et les hauts de Saint-Gilles. Le long de l’avenue Louise et à l’ouest du bois de la Cambre et de la forêt de Soignes, dix pour cent des habitants ont la nationalité française.” (Bruzz, 14.05.2022). Remarque : cette tradition remonte à la fin du XIXe siècle. En 1873, Félix Englebert, ingénieur-architecte et échevin des travaux publics d’Ixelles, écrivait dans le journal de l’époque, La Propriété, qu’en raison des impôts gigantesques et du sentiment d’insécurité, les Français venaient de Paris à Bruxelles pour s’installer en masse à Ixelles.

De nombreux Belges s’imaginent à tort qu’il s’agit de Français riches qui veulent éviter la charge fiscale en France. Il y a les riches, c’est vrai, et cette idée est renforcée par le fait que dans l’immobilier, beaucoup de capitaux viennent de France, mais il est en fait faux de penser qu’il s’agit du groupe principal entre les Français.

Ce que la plupart des nouveaux-bruxellois français ont en commun aujourd’hui, c’est d’être diplômés de l’enseignement supérieur, avec donc, comme on l’a dit, beaucoup de jeunes, et une majorité de jeunes femmes, ex-étudiants. Selon Casier et Decroly, cela s’explique par le fait que l’enseignement supérieur est plus facilement accessible à Bruxelles qu’en France (environ 10 000 étudiants bruxellois viennent de France) et, par la suite, par le fait que l’accès au marché du logement est également moins cher qu’à Paris et, enfin, par le fait qu’il existe une bonne connexion avec la France. Et oui, ils trouvent vivre à Bruxelles plus facile et plus agréable qu’à Paris.

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