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Johan Leman, 18 mai 2022

Bruxelles dispose d’un énorme potentiel de candidats sportifs de (sous-)top niveau. Elle pourrait également devenir une ville offrant la plus grande variété de sports possible, ce qui, en soi, pourrait être très intéressant, sur le plan international. Force est de constater que Bruxelles, à part quelques brillantes exceptions, notamment dans le football et quelques sports de combat, est très peu performante en matière de production sportive. Quand je parle de sport, je parle de sport actif, pas des supporters, même si ce dernier  aspect est aussi important. Compte tenu de sa population jeune, compte tenu du potentiel qui peut trouver sa voie dans la vie grâce au sport, un rendement beaucoup plus élevé devrait être atteint.

Quelle en est la raison ? La fragmentation municipale ? Peut-être, mais pas nécessairement… car  les municipalités pourraient s’intégrer dans une vision bruxelloise et une approche infrastructurelle communes, guidées par d’anciens top-sporters et des entraîneurs de haut niveau.

De temps à autre, les conséquences de la fragmentation et du manque de vision apparaissent au grand jour. L’échevin des sports de Molenbeek découvre que les enfants et les jeunes sont proportionnellement beaucoup moins nombreux à s’adonner au lancer du poids et du javelot qu’au football et… eh bien, cela détermine sa politique sportive.  Lorsque j’ai abordé un jour un autre échevin des sports d’une autre commune bruxelloise pour lui demander un terrain de cricket, il ne savait manifestement pas de quoi on parlait et confondait cricket et hockey. On s’attendrait à ce que quelqu’un comme lui sache maintenant que les Pakistanais et les Afghans de Bruxelles aiment le cricket. Je pourrais multiplier les anecdotes à l’infini.

Le nœud du problème : il n’y a pas de vision en matière de politique sportive, et cela se manifeste dans le domaine de la planification et de la fourniture d’infrastructures. À Bruxelles, le sport – à part le football – fonctionne d’une manière qui n’est plus acceptable en 2022. Ne pouvons-nous pas avoir un débat sensé à ce sujet au Parlement de Bruxelles ? S’il y a un endroit où l’on peut institutionnellement se débarrasser de la logique des communautés et des régions à Bruxelles, et mettre en œuvre le multilinguisme, c’est bien le sport ?

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