17 février 1964, un format de migration qui a changé depuis


Johan Leman, 15 février 2024

Qui ne connaît pas le titre des affiches de 1964 : ” Vous songez à venir travailler en Belgique ? “

En concluant un accord bilatéral avec le Maroc le 17 février 1964, la Belgique a fait en version soft ce qu’elle avait fait avec l’Italie le 23 juin 1946 et qu’elle répètera avec la Turquie le 16 juillet 1964. En un sens, ces trois dates sont typiques d’un type de migration qui s’est déroulé entre 1946 et 1974. Il s’agissait de migrations explicitement voulues par le gouvernement belge en fonction du marché du travail et, en ce qui concerne la Wallonie, également, dans le cas des migrations de 1964, en fonction d’une réponse au déficit de natalité. (Sur ce dernier point, voir le rapport Sauvy).

Les migrations que l’on observe par la suite, surtout à partir de 1989 (avec la chute du mur de Berlin et le début d’une diversification des migrations d’asile), sont d’une autre nature.  La politique d’inclusion que nous connaissons aujourd’hui à Bruxelles oscille entre ces deux types de migrations. Ce n’est pas très surprenant, car nous retrouvons les résultats de ces deux types de migrations dans nos quartiers. Nos communes de la zone du canal affichent une forte présence de personnes du premier type (par exemple, les Maroxellois à Molenbeek), qui sont de plus en plus complétés par des personnes issues de communautés immigrées plus récentes et plus petites ; et on peut penser pour un développement similaire aux Schaerbeekois et habitants de St Josse de provenance turque à qui des gens d’autres communautés comme par exemple venant de l’Afrique de l’Ouest se joignent.

Ce que l’on peut en attendre ? Normalement, cela finira par briser un peu la tendance à la communautarisation. Et ce n’est pas une mauvaise chose.

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