Enfants en Territoire de Guerre : Syrie


31 mars 2025

Rojin Ferho est une journaliste fascinée par le Moyen-Orient. Elle couvre régulièrement la région pour divers médias et est une conférencière recherchée pour des débats et panels sur la Syrie. En 2019, Rojin Ferho a remporté le prix journalistique Belgodyssee. Elle a développé un amour profond pour Bruxelles dès son plus jeune âge. Aujourd’hui, elle travaille principalement comme journaliste et présentatrice de nouvelles pour la chaîne de la ville de Bruxelles, BRUZZ.

Il y a deux ans, elle s’est rendue dans le nord-est de la Syrie, juste après les tremblements de terre, et en est revenue avec cette exposition.

RAQQA et EN FUITE – La guerre est plus que des armes
Le nord de la Syrie est une région instable depuis plus de dix ans. La partie occidentale est aujourd’hui sous contrôle turc, tandis que l’est est administré par l’autonomie kurde, fondée sur trois piliers : l’écologie, le pluralisme et les droits des femmes. Une ambition forte, mais non reconnue par la communauté internationale. Cela laisse les habitants isolés et fait de la région un terreau pour la violence. Pensez à l’invasion de l’État islamique en 2014 et à la guerre persistante avec la Turquie. Pendant ce temps, l’aide humanitaire internationale fait défaut, et les femmes et les enfants en sont les principales victimes.

Hôpital pour enfants. En 2019, vers la fin du califat, l’État islamique prend des otages dans ce bâtiment à Raqqa, autrefois un hôpital pour enfants. Leur objectif est d’éviter les frappes aériennes contre leur califat. Des enfants y sont retenus et utilisés comme monnaie d’échange. L’hôpital pour enfants est finalement détruit. Cette photo symbolise ce qui a été et ce qui pourrait un jour revenir.

Les enfants du califat. Dans des camps spéciaux en Syrie, des enfants sont formés pour combattre et tuer au nom du califat. L’État islamique les enlève dans des orphelinats ou les kidnappe. Après la chute du califat, le défi est immense pour les remettre sur le droit chemin. Certains échappent aux contrôles et finissent dans la rue.

La Place de l’enfer. Quatre orphelins mendient de l’argent sur ce qui fut autrefois l’endroit le plus redouté de Raqqa : la place Al-Naïm, surnommée “la place de l’enfer”. Ce lieu est devenu un symbole mondial de la brutalité de l’État islamique, avec des exécutions publiques et des crucifixions. Même les enfants ont été contraints d’assister à ces horreurs.

Déplacé. À peine les Kurdes ont-ils chassé l’État islamique du nord que le régime turc, ennemi de longue date, décide d’envahir à nouveau la région. Cette femme, enceinte de plusieurs mois, prend la fuite de Serekaniye, sa ville natale. C’est dans ce camp de déplacés à Heseke qu’elle donne naissance à son premier enfant.

À la recherche d’eau. Le camp de déplacés de Heseke n’est pas reconnu internationalement, ce qui empêche l’aide humanitaire d’atteindre les familles. Cette fillette a perdu sa mère dans l’immense camp après être partie chercher de l’eau. Ce jour-là, le soleil frappe sans pitié.

Tuer le temps. Un garçon tente de faire voler son cerf-volant fait maison, bien qu’il n’y ait presque pas de vent ce jour-là. Les enfants doivent faire preuve de créativité pour passer le temps dans le camp.

L’EAU COMME ARME – La lutte pour l’eau
Le régime turc mène non seulement une guerre militaire en Syrie du Nord, mais utilise également l’eau comme une arme. Les rivières sont manipulées et les barrages détruits, rendant l’accès à l’eau potable impossible.

Canal asséché. Dans la ville de Heseke, aucun cours d’eau ne circule dans le canal depuis sept ans. Aujourd’hui, les enfants empruntent cette voie comme le chemin le plus court entre l’école et la maison.

À la recherche d’eau. Le long de ce canal, un garçon d’à peine douze ans arrive avec un âne de bât portant deux bidons d’eau. “Je viens chercher de l’eau pour ma famille, car plus une goutte ne coule du robinet chez nous,” dit-il.

RECONSTRUCTION – Entre les bombes
Depuis la chute de Bachar al-Assad en Syrie, le nord est redevenu une cible des troupes turques. La situation semble désespérée. Pourtant, malgré toutes les difficultés, l’administration actuelle tente de construire un avenir durable pour le peuple kurde.

Une ville à l’échelle des enfants. Les enfants testent le nouveau parc municipal de Heseke, toujours en reconstruction après les destructions causées par l’État islamique.

Le chemin vers la paix. Un garçon cherche du réconfort dans les bras d’un militant kurde, dans un cimetière de Qamishlo où repose son père, enterré avec 12 000 autres combattants. Ensemble, ils forment le signe de paix, un symbole emblématique de la communauté kurde pour montrer que la paix est la seule issue à cette guerre.

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