concernant la possibilité d’une tour d’investissement sur la Place Sainctelette à Molenbeek.

Hier, le 7 septembre, une émission Pano intéressante a été diffusée à la télévision VRT. Vous êtes également heureux, je suppose, lorsqu’un radiodiffuseur de service public diffuse un produit digne d’un radiodiffuseur de service public ? Eh bien, vous conviendrez avec moi, si vous avez vu l’émission, que c’était un reportage réussi.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’il y a des chefs dans l’immobilier belge qui pensent être les personnes les plus aptes, plus que la plèbe ordinaire, et aussi plus que les politiciens ou les ministres responsables, pour savoir ce qui est bon pour le développement urbain et pour l’avenir de notre pays. La seule démarche nécessaire, c’est de dîner ou de rendre visite à temps aux décideurs politiques pour leur présenter leurs plans. Le ministre concerné est alors censé accepter leur proposition et modifier les règlements ou prévoir les exceptions nécessaires dans les règlements.

Sachant que la spéculation autour du site où doit être construite la tour d’investissement à la place Sainctelette  a en fait commencé à la fin des années 1980 (et dure depuis plus de 40 ans), et voyant combien de dérogations à la réglementation sont accordées par la Région, l’approche de la tour d’investissement de la place Sainctelette correspond parfaitement à ce qui a été décrit dans l’émission Pano.

La principale conclusion : ce sont les grands acteurs dans l’immobilier et les spéculateurs qui dictent en fait le développement de la zone du canal aux politiciens, y compris à Bruxelles, et les politiciens (au niveau régional) suivent et approuvent les souhaits des spéculateurs et des constructeurs. Et oh oui, ils font référence à un problème général, à savoir qu’il doit y avoir plus de tours à l’avenir pour créer plus de vert et qu’il y a une pénurie de logements à Bruxelles, pour faire passer quelque chose qui n’a en fait rien à voir avec cela ; comme si cette tour d’investissement va réduire la pénurie de logements. Au contraire… cela fera monter les prix dans les environs.

La Région bruxelloise est célébrée – à juste titre – comme une jeune région, la plus jeune de Belgique. C’est une bonne chose. Elle laisse entrevoir un potentiel énorme et un grand dynamisme dans le futur.

Toutefois, cela ne doit pas nous faire oublier qu’en même temps, un processus de vieillissement est en cours parmi les nombreux Bruxellois d’origine non-belge. Sur les 215 378 Bruxellois âgés de 60 ans et plus, 100 295 ne sont pas nés en Belgique en 2020. Parmi les Bruxellois de plus de 65 ans qui ne sont pas nés en Belgique, il y aura bien sûr des Belges de l’extérieur de Bruxelles, aussi beaucoup qui sont nés dans un État membre de l’UE, mais aussi de plus en plus de Bruxellois nés au Congo ou – et c’est ce dont je voudrais parler ici – nés au Maroc et dans une moindre mesure en Turquie. Beaucoup de ces personnes passent une partie de leur retraite dans leur pays d’origine, faisant la navette entre leur famille là-bas et leurs enfants ici. Le groupe des plus de 65 ans nés dans un pays d’Afrique du Nord ou en Turquie, qui continueront à s’installer à Bruxelles et à y vivre, augmentera de manière prévisible.

“Gouverner c’est prévoir.” Peut-être pouvons-nous apprendre quelque chose sur les préoccupations qui seront les nôtres à l’avenir, en regardant la France. La migration extra-européenne, en l’occurrence de l’Afrique du Nord, remonte à une génération entière de plus que pour nous. En 2017, à l’initiative du Dr Omar Samaoli, gérontologue, un “Obervatoire Gérontologique des Migrations” a été créé.

On y insiste sur l’importance de la présence dans les établissements de soins résidentiels de sons, d’ odeurs et de goûts de l’enfance et de l’adolescence pour les personnes âgées ayant des racines migratoires, et on voit cela comme une source de confiance.

On y insiste également sur l’importance d’ outils de diagnostic et d’ informations d’accompagnement dans la langue d’origine pour les cas de démence et de maladie d’Alzheimer, même pour les personnes ayant une excellente maîtrise de la langue du pays d’accueil, en raison de la probabilité de l’importance croissante de la langue de l’enfance et de l’adolescence pour les personnes souffrant de démence.

La VUB a une bonne tradition de recherche gérontologique. Je crois savoir qu’ils font des recherches dans ce domaine. Une politique en la matière pourrait bien être nécessaire plus tôt que ne le prévoit le monde politique dans ce “jeune Bruxelles”.

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