Langue insolite à l’honneur : le twi


21 mars 2023

Le 26 février, le Foyer et la Bib Sophia de Schaerbeek ont battu le record de la lecture à haute voix en plusieurs langues. L’une des 65 langues représentées était le twi. Cette langue est un dialecte de la langue akan, parlée dans le centre et le sud du Ghana. Les Akan constituent le groupe ethnique le plus nombreux du Ghana et on estime qu’environ 80 % de la population ghanéenne a le twi comme première ou deuxième langue.


Whitney, collaboratrice du Foyer, qui a lu à haute voix lors de la tentative de record, est née à Bruxelles, mais ses parents d’origine ghanéenne lui ont toujours parlé le twi à la maison. Elle a ensuite appris le français à l’école, puis le néerlandais. Le twi était pour elle une véritable langue familiale, “une bulle”, comme elle le dit elle-même. En effet, il y a relativement peu de Ghanéens à Bruxelles. Cela est dû au fait que la langue coloniale du Ghana n’était pas le français mais l’anglais, ce qui explique pourquoi les Ghanéens de Belgique préfèrent s’installer en Flandre. D’ailleurs, cet anglais a laissé une forte empreinte sur le twi contemporain : les gens ont tendance à mélanger fortement le twi et l’anglais. Chez les jeunes, il est d’ailleurs très tendance de parler anglais entre eux.


“Lorsque nous sommes au Ghana, les gens parlent aussi souvent anglais aux personnes nées hors du pays, parce qu’ils supposent que nous ne connaissons plus le twi”, dit Whitney.


En même temps, il existe un mouvement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Ghana, qui s’efforce de préserver et de revaloriser le twi. Le gouvernement a également l’intention de faire du twi une langue d’enseignement obligatoire.


Le twi est également utilisé dans la culture populaire, notamment pour la musique et les films. Vous trouverez ci-dessous un extrait des paroles de la chanson “Akonoba (Sweet Lady)”, une chanson d’amour de Kojo Antwi. Le chanteur y énumère ce qu’il aimerait faire avec sa bien-aimée : avoir un enfant, s’amuser et vivre un grand amour ensemble.


Na mese me ne wo bɛwo akɔnɔba
Ahh, me ne wo bɛwo akɔnɔba
Ohh, me ne wo bɛwu o
Ohh, me ne wo bɛwo akɔnɔba
Ahh, yɛbɛgoro ama adeɛ akye o
Ɔdɔ, woba a, mɛka wo aseresɛm bi
Mɛto nnwom dɛɛdɛ de adeda wo o, wo dabrɛ ɛne m’akoma mu o

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