Johan Leman, 10 janvier 2025
En Italie, plus de 800 millions d’euros ont déjà été dépensés pour construire un centre fermé en Albanie, où les candidats réfugiés venant de « pays d’origine sûrs » peuvent être envoyés après leur arrivée en Italie. Ce centre examine leur demande d’asile et les renvoie éventuellement dans leur pays d’origine. Il faut encore voir quand et comment ce centre fonctionnera… Pourtant, en Italie même, de nombreuses casernes abandonnées tombent en ruine. Combien de centres de ce type l’Union européenne pense-t-elle pouvoir construire, et où seront-ils implantés ?
Dans certains pays d’Afrique du Nord, l’UE verse des fortunes pour empêcher les candidats migrants de traverser la mer Méditerranée. Les sommes élevées versées à des pays comme la Tunisie ont un effet : il y a moins de réfugiés qui arrivent en Italie… mais cela ne signifie pas qu’il n’y en ait plus du tout. Des migrants continuent d’arriver. Donc, oui, le nombre diminue, mais le problème n’est pas résolu. De plus, une route alternative via la Russie et la Biélorussie existe ; elle est actuellement moins utilisée, mais pourrait être activée.
En Belgique, les responsables politiques se contentent de croire qu’une répartition équitable des demandeurs d’asile entre les différents pays de l’UE finira par se mettre en place. Vous avez déjà entendu parler de vœux pieux ?
L’objectif principal est simple : réduire le nombre de candidats réfugiés qui arrivent. Le second objectif – mais avec moins de certitudes – est de pouvoir renvoyer ceux dont les demandes ont été rejetées.
Pourquoi les politiciens préfèrent-ils toujours de grandes déclarations et des décisions révolutionnaires censées tout changer, plutôt que des ajustements réalistes et progressifs ?
Pourquoi ne pas suivre un scénario où l’on sait que l’urbanisation et l’éducation entraînent une baisse du taux de natalité, ce qui s’appliquera également à l’Afrique ? La mission serait donc de travailler sur ces aspects, tout en les liant à des investissements économiques locaux.
Pourquoi ne pas limiter les dons à des pays comme la Tunisie à l’arrêt des traversées dangereuses de la Méditerranée par un contrôle strict ‘ad hoc’, comme la police belge le fait déjà en mer du Nord ?
Et pourquoi, en Belgique, ne pas réintroduire un procédé en vigueur à la fin du dernier gouvernement Dehaene ? Celui-ci consistait à examiner quels demandeurs d’asile déboutés – sans casier judiciaire – pourraient, après une courte formation, rejoindre le marché du travail dans l’année et leur en donner la chance.
Cela peut sembler moins révolutionnaire, mais cela conduit à des coûts moins absurdes et à moins de promesses en l’air.
Retour