Plan Canal, 6 ans plus tard…


Johan Leman, 17 janvier 2022

Comme des journalistes étrangers m’ont contacté plus d’une fois pour savoir ce qui, dans le grand Plan Canal du ministère des Affaires Intérieures (Belga, 4.2.2016), soit 6 années plus tard, “existe réellement” ou “a réellement encore des effets aujourd’hui”, j’ai contacté à la fois le cabinet du ministre Jambon (bien qu’il ne soit plus ministre fédéral des Affaires étrangères) et celui de l’actuel ministre fédéral des Affaires intérieures pour en savoir plus. Après tout, … je veux transmettre des informations précises lorsqu’on me les demande … et je ne pense pas demander de grands secrets d’État ici.

Comme vous savez tous, on peut effectuer certaines actions une fois par le biais d’une politique sur le vif (comme vérifier plus de 1000 organisations à but non lucratif, ou visiter un grand nombre de maisons pour voir qui y vit réellement, ou… plus important encore, voir que le cadre d’une force de police est effectivement rempli comme il devrait l’être), mais tout cela est-il encore valable en termes de politique 6 ans plus tard, et si non, pourquoi ? Pour des raisons prévisibles ? D’autres raisons ?

De même, car c’est une autre question qui m’est souvent posée, j’essaie de savoir combien de djihadistes qui avaient quitté Molenbeek/zone du Canal sont revenus en Belgique et combien d’entre eux sont en prison ou ont déjà quitté la prison.

Eh bien, est-ce dû à moi… ou qu’est-ce que c’est ? Je n’arrive pas à trouver ses informations.

Quelqu’un sait-il comment je peux obtenir les bonnes informations ? Ces deux affaires ne sont quand même pas des secrets d’État, n’est-ce pas ? J’ai pensé que c’est l’information à laquelle un citoyen a droit et que cela fait partie d’une évaluation correcte de ce qui, aujourd’hui, se limite généralement à une politique d’annonce.

Permettez-moi de vous rappeler les principaux points de ce plan de canal fédéral :

Via Belga (4.2.2016), la politique a annoncé de quoi il s’agirait. Il y avait quatre parties dans le Plan: une partie policière, une partie judiciaire, une partie administrative et une partie préventive.

Nous nous limitons ici à la composante policière et judiciaire qui se composerait de 6 piliers :

1. Coopération et soutien entre les forces de police,

2. Approche multidisciplinaire du FTF (foreign terrorist fighters),

3. La lutte contre les phénomènes criminels de soutien (drogues, armes, faux documents),

4. la lutte contre l’économie clandestine,

5. L’approche de la radicalisation au sens large,

6. La coopération et le soutien entre les forces de police.

Quelques questions pour l’évaluation, qui concernent certains des plus grands défis de ce plan :

1. Le cadre théorique de la zone de police Bruxelles-Ouest, déterminé par le Conseil de police, se composait de 1010 membres du personnel. En réalité, il y avait 812 membres actifs du personnel, payés par la zone de police.

Question : combien d’inspecteurs de police actifs y a-t-il aujourd’hui ? Le nombre de 1010 employés a-t-il été atteint après 6 ans ?

2. La lutte contre la drogue et la détention illégale d’armes.

Question : Quelle est la situation à cet égard ? J’ai entendu dire que la consommation de drogue a fortement augmenté, même en dehors de la zone du canal. Quelle est la situation ? Et quel est le plan d’approche ?

3. Traiter la radicalisation au sens large.

Question : faut-il placer sous cette rubrique l’expulsion de Mr Mohamed Toujgani et les problèmes créés autour de l’ancien vice-président de l’Exécutif des musulmans ?

Au fait, dans ce contexte, un débat parlementaire sur ce que l’on accepte ou n’accepte pas des ministres de culte ne serait-il pas approprié ? Parce que parler de “danger aigu pour la sécurité” me semble maintenant très peu clair.

4. La lutte contre l’économie illégale.

Question : Qu’en est-il ? Comment est-elle définie ? Y a-t-il un profilage ? Quels sont les résultats ?

Je pense qu’il serait approprié d’avoir une discussion et une évaluation appropriées au Parlement sur ce qu’est devenu ce Plan de canal et ce qu’il faut en penser aujourd’hui.

Qu’est-ce qui peut être fait différemment ? Qu’est-ce qui peut être amélioré ?

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