Johan Leman, 30 juin 2025
« L’Australie souhaite accorder chaque année un visa à 240 étrangers fuyant les conséquences du changement climatique. Près de cinq mille habitants de l’archipel de Tuvalu s’y montrent favorables, comme c’est apparu cette semaine. » (DM, 28.06.2025)
Certes, il n’existe pas dans notre environnement européen un archipel tel que celui de Tuvalu. Mais il faudrait vraiment que les décideurs politiques soient complètement dépourvus de vision pour ne pas prévoir dès à présent qu’un phénomène similaire affectera également l’Europe à terme — cette fois avec des personnes venant de certaines régions d’Afrique et du Moyen-Orient.
Leur motivation à fuir ne sera généralement pas exprimée uniquement en termes climatiques, car ces raisons sont souvent étroitement liées à des motifs politiques, religieux ou ethniques. Il ne s’agira pas partout d’îles englouties par la montée du niveau de la mer. La problématique climatique provoque souvent d’abord des tensions internes sur place. C’est ce qui se produira en Afrique et au Moyen-Orient.
Si l’Europe veut s’attaquer au cœur du problème, elle ne doit pas croire qu’un mur pourra la sauver ou qu’il suffira de s’en tenir à une interprétation stricte de la Convention relative au statut des réfugiés.
L’Europe doit prévoir, à temps, la création de zones sûres et suffisamment fertiles là-bas, à proximité immédiate, en Afrique et au Moyen-Orient. Et cela doit être fait dès maintenant. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard et que le mouvement de réfugiés climatiques soit déjà en marche.
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