Johan Leman, 2 septembre 2025
Selon les chiffres communiqués à la Chambre par le ministre David Clarinval, au 1er janvier 2026, un total de 40 775 personnes perdront leurs allocations de chômage dans la Région bruxelloise. Ces personnes résident principalement dans les communes suivantes : Ville de Bruxelles : 7 825 personnes, Schaerbeek : 4 761, Anderlecht : 4 604 et Molenbeek-Saint-Jean : 4 038.
Pour bénéficier d’une allocation, beaucoup d’entre elles devront s’adresser au CPAS. Cela ne sera pas sans conséquences pour la cohésion sociale dans les quartiers les plus pauvres de Bruxelles. Imaginer que ces personnes pourront soudainement intégrer le marché du travail me paraît illusoire, étant donné le décalage existant entre les besoins du marché régional de l’emploi et la formation de ces personnes. J’espère me tromper.
Conséquences ?
L’appauvrissement est déjà bien visible. C’est quelque chose de très concret : on remarque, par exemple, un déplacement de la clientèle entre les supermarchés. La nouvelle chaîne Tanger attire énormément de monde, et cela n’a absolument rien à voir avec l’islam ni avec le communautarisme. C’est tout simplement moins cher. Cet appauvrissement va se poursuivre et s’aggraver.
Je ne veux pas établir de lien direct entre pauvreté et trafic de drogue par les enfants issus de ces familles, mais il me paraît prévisible qu’un problème accru de deal surgira. L’argent devra dans les yeux de certains bien venir de quelque part. Cela peut sembler étrange à dire, mais la sécurité sociale a représenté, dans ces quartiers, aussi une forme de paix sociale.
Il me semble que certaines questions doivent être posées. L’assainissement des finances publiques se fait-il de manière suffisamment équilibrée ? Je veux même l’envisager d’un point de vue purement financier. Tient-on suffisamment compte des effets secondaires de la voie d’assainissement choisie, lesquels entraîneront à leur tour des coûts supplémentaires pour l’État ? Dans certains quartiers, il faudra plus de police (qui est déjà trop peu présente aujourd’hui), et la santé des habitants ne s’améliorera pas. Cela générera à son tour des coûts publics supplémentaires. Tout ce processus d’assainissement des finances publiques me paraît tenir trop peu compte des nouvelles dépenses publiques qu’il engendrera.
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