Comment des « immigrés » se voient eux-mêmes


Johan Leman, 8 décembre 2021

Au Foyer, en vue de la journée internationale des migrants (le 18 décembre), nous avons interviewé 18 personnes, qui passent dans la vie comme des immigrés. Mais ces gens se voient-ils eux-mêmes comme des immigrés ? Une de nos collaboratrices, Dr Ann Trappers, a analysé les résultats. 18 personnes, ce n’est pas beaucoup, mais… ça reste instructif.

Alors, il est frappant de constater que quatre entre eux qui ne sont pas nés en Belgique ne se considèrent pas du tout comme des immigrés. Il s’agit de deux citoyens européens et de deux personnes qui sont venues en Belgique par choix (p.ex. par mariage, là où cela aurait pu aller dans l’autre direction), alors qu’ils ont défini un migrant comme une personne contrainte par certaines circonstances de quitter son pays de naissance.

Je me souviens d’ailleurs qu’un jour j’étais invité au club des « démocrates américains » et qu’un des américains présents était fort étonné qu’on l’aurait défini comme « immigré ». Il était « expat », disait-il, il ne se sentait pas du tout un « immigré ». Etre un migrant, être un immigré… comme construction terminologique.

Quand on demandait à ces 18 interviewés quels sont les aspects du pays de destination qui sont vraiment très différents de ceux du pays d’origine, ils parlent du temps et du climat, de la langue tout à fait inconnue ou de certaines coutumes et habitudes.

L’apprentissage de la langue est considéré par la plupart des gens comme une condition de base pour être accepté dans un nouveau pays, mais beaucoup d’entre eux soulignent aussi l’importance d’être entouré par des personnes ouvertes et accueillantes, et de se sentir reconnus comme des gens qui apportent quelque chose à la société. En bref, on veut être reconnu comme un être humain, comme chacun d’entre nous.

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