Une association de migrants peut-elle jouer un rôle dans la question climatique ?

Johan Leman, 16 juin 2025

Depuis quelques années, je vois une ou deux fois par an des jeunes du Foyer de Molenbeek partir vers un endroit en Afrique pour y creuser des puits ou y planter des arbres. À ma connaissance, cela se passe aussi dans quelques autres associations. Il s’agissait une fois d’un tremblement de terre au Maroc, mais la plupart du temps, ce n’est pas une catastrophe spectaculaire qui les motive. Les raisons qu’ils invoquent ne relèvent pas directement de « la lutte contre les effets du changement climatique ou du réchauffement de la planète », mais sont d’un ordre plus social : « nous devons aider ces gens-là, car nous avons une vie meilleure qu’eux ». Ils choisissent par exemple la Jordanie dans l’idée d’aider des Palestiniens. Le Sénégal est aussi un pays qui attire. Parce qu’il ne semble pas si difficile d’y organiser quelque chose. (Je sais que certains signalent qu’il faut faire attention pour la possible influence de Frères musulmans; c’est donc quelque chose à quoi il faut faire attention.)

Quand on regarde le tableau plus large, ces actions ont bel et bien un lien avec le climat : l’eau, les arbres. Presque toujours dans des villages un peu éloignés.

Dans ce sens, il serait souhaitable qu’il y ait davantage de collaboration entre les activistes climatiques — qui, grâce à leur expertise, peuvent mieux identifier ce qui est réellement souhaitable et nécessaire pour redonner vie à certains villages et y créer de l’avenir — et les associations de migrants, dont les jeunes souhaitent s’investir pour leur pays ou Continent d’origine.

Ce qui se fait actuellement est bien entendu très positif, mais je peux imaginer que dans certains cas, il serait utile de mieux indiquer dans quelle région une aide serait la plus pertinente, quel type d’aide (par exemple : quelle variété d’arbres) serait la plus appropriée, et quel type de collaboration pourrait garantir le plus de durabilité à long terme.

S’engager face aux défis climatiques que rencontrent certaines régions peut très bien se traduire par une multitude d’efforts communs, ciblés et bien coordonnés, qui ont aussi une grande valeur éducative..

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