Près de 40 % des Bruxellois d’origine étrangère ont plus de 65 ans


Johan Leman, 13 avril 2023

La récente publication ‘Ongehoord en Ongezien’ (2023) contient deux articles intéressants sur les personnes âgées issues de l’immigration. Il s’agit de l’article de Saloua Berdai Chaouni sur ” Inclusieve ouderenrechten in een diverse samenleving” et de celui de Hakki Demirkapu sur “Gezond ouder worden met een migratieachtergrond”.

Quelques faits :

Les chiffres de Statbel (2021) montrent qu’en 2020, 39,3 % des Bruxellois d’origine étrangère auront plus de 65 ans. En Flandre, ce chiffre n’est que de 6,9 % et en Wallonie de 18 %. Cela devrait inciter la politique bruxelloise à y réfléchir. Parmi ces personnes de plus de 65 ans, pour l’ensemble de la Belgique, environ la moitié a la nationalité belge et l’autre moitié ne l’a pas.

Quels sont les problèmes qui se posent ?

Parmi ces personnes et les membres de leur famille, les questions suivantes se posent :

– Retour dans le pays d’origine ou non, ou en partie oui et en partie non ?

– Les soins sont-ils pris en charge par la famille ou par des aidants professionnels ? Mais ces professionnels y sont-ils préparés ?

En outre, les personnes âgées de plus de 65 ans ne constituent pas un groupe homogène.

D’importantes questions se posent également du côté de la prestation de soins :

– la barrière de la langue

– le statut socio-économique : dans le cas d’un statut socio-économique faible, on peut s’attendre à ce que les connaissances sur la maladie soient moindres (d’où une plus grande inobservation) et à ce que les connaissances en matière de soin de la santé soient moindres (c’est-à-dire que la capacité à suivre toutes sortes de prescriptions soit moindre).

En outre, on sait que dans certaines communautés, il peut y avoir des interférences dues à la croyance en certains esprits surnaturels et parfois une forte dépendance à l’égard des herbes et des thérapies alternatives.

Enfin, il ne faut pas non plus surculturaliser. Certains problèmes, comme la démence, se posent dans toutes les communautés.

Bruxelles ferait probablement bien de faire le point sur toutes ces questions, d’en débattre de manière transparente et opportune et de discuter des pistes pour l’avenir. Certaines pistes existent déjà, comme la médiation interculturelle que le Foyer et d’autres proposent depuis des années, et Bruxelles fait mieux que les autres Régions à cet égard, mais le fait que nous nous rapprochons des 40% de personnes âgées de plus de 65 ans devrait peut-être nous amener à accorder un peu plus d’attention. Après tout, cela ne devrait-il pas conduire à une réflexion aussi sur la digitalisation, les transports publics, la mobilité, le logement ?

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