Les femmes bruxelloises moins enclines à travailler à l’extérieur?


Johan Leman, 15 avril 2023

Dans une récente interview, le ministre bruxellois de l’emploi a déclaré que le taux d’emploi des femmes est inférieur à celui des hommes, malgré un niveau d’éducation plus élevé. C’est le cas partout en Belgique, mais c’est en région bruxelloise que la différence est la plus importante – 10 % – suivie de près par le Hainaut, avec 9,5 %. L’explication qu’il en a donnée est malheureuse et a été critiquée. Mais la question mérite réflexion.

Une première question est de savoir ce que l’on entend par un niveau d’éducation plus élevé pour les femmes. S’agit-il, par exemple, de familles où la mère a terminé l’enseignement secondaire et le père n’a pas terminé le sien ? Ou s’agit-il d’autres proportions ? Il serait intéressant de le savoir.

En supposant que l’on ait une réponse à cette première question, quelle qu’elle soit, la question suivante est de savoir comment interpréter au mieux une telle chose. Je pense qu’il faut être prudent et ne pas se contenter d’une interprétation culturelle trop rapide. Surtout lorsqu’une autre explication est plus évidente. Par exemple, tout le monde sait que pour une femme avec, disons, 3 enfants, qui postule à un emploi dans le secteur social ou plus large sur la base d’un diplôme d’études secondaires, cela rapportera au maximum 200 euros nets par mois de plus à la famille que si elle ne travaillait pas. Ces 200 euros disparaissent immédiatement si, en raison de son emploi, elle doit payer une crèche pour s’occuper des enfants, et perd ensuite, comme quelqu’un me l’a fait remarquer sur mon fb, d’autres choses encore, comme les abonnements gratuits aux transports publics, le gaz et l’électricité à tarif social pour les enfants, les régimes de soins de santé préférentiels.

Bien sûr, en plus de cela, il y a aussi la préoccupation légitime, à nouveau soulevée par quelqu’un sur mon fb, de savoir si la société ne serait pas plus aidée par le fait que le statut de non travailleur rend la vie vivable pour les femmes en question et qu’elles sont donc en mesure de mieux suivre leurs enfants, ce qui à son tour pourrait signifier quelque chose de positif pour la société ? Mais cela ne s’applique-t-il pas également à son mari aujourd’hui ?

Personnellement, je pense qu’une augmentation d’au moins 500 euros nets par mois de ce type de bas salaires serait un élément important pour que la discussion se fasse en termes purs.

Mais il serait bon qu’une administration et une politique développent une vision claire et transparente à ce sujet.

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