Les éducateurs deviennent  très frustrés !


Johan Leman, 2 décembre 2022

Constat 1. Il y a 400 000 personnes d’origine marocaine qui vivent en Belgique. Cela représente 200 000 personnes à Bruxelles, dont la moitié a moins de 30 ans. Je ne me tromperai pas de beaucoup. En d’autres termes, Bruxelles compte environ 100 000 “jeunes d’origine marocaine”. Que signifie être “d’origine marocaine” ? Cela va du fait d’être “soi-même” de la première génération au fait d’avoir un “arrière-arrière-grand-père” qui est venu du Maroc pour vivre en Belgique.

Constat 2. Vous pouvez avoir le meilleur et le plus fort travail avec les jeunes dont vous pouvez rêver, mais vous ne pouvez pas toucher 100 000 personnes avec ce travail. Et même les centres de jeunesse ensemble ne peuvent atteindre ce chiffre, sauf aux yeux de personnes qui ne connaissent manifestement pas le domaine ni le type de travail.

Constat 3. Dans de nombreux pays, vous serez confrontés au hooliganisme pendant et après les matchs de football. On peut parfaitement s’attendre à une telle chose après un Maroc-Belgique riche en émotions. Est-ce que je justifie ce hooliganisme ? Non, comme je ne le justifierai jamais après un match entre le Standard et Anderlecht.

Constat 4. Lorsque vous fêtez en groupe dans un espace public, vous risquez facilement d’avoir parmi les gens qui fêtent des personnes qui franchissent les “limites” de ce qui est permis. Il est donc toujours très utile de disposer de son propre service d’ordre interne. De plus, dans une grande ville, vous risquez d’avoir des personnes qui interfèrent avec d’autres intentions : par exemple, pouvoir voler quelque chose dans les magasins,…

Constat 5. Plus qu’il y avait 20 à 30 ans passés, des jeunes qui prennent l’initiative de parler positivement aux jeunes qui menacent de gâcher une fête, mais évidemment ils n’y arrivent pas avec les personnes qui viennent délibérément pour voler ou vandaliser.

Constat 6. De nombreux éducateurs sont très actifs, jusqu’à bien après minuit, à des heures où l’on peut risquer des émeutes ou des troubles. Ils essaient d’élaborer des alternatives attrayantes.

Au vu de ces six constats, il faudrait peut-être demander aux autorités de respecter un peu plus le travail des éducateurs, plus que ce n’est parfois le cas actuellement.

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