L’augmentation prévisible de la pénurie d’enseignants à Bruxelles


Johan Leman, 5 mai 2022

Une école supérieure bruxelloise néerlandophone qui, il y a quelques années, attirait encore 120 étudiants pour le cours qui formait une personne à devenir enseignant, n’attire aujourd’hui que 20 étudiants. Entre-temps, le nombre d’enfants dans les écoles néerlandophones de Bruxelles augmente. Je ne sais pas quelle est la situation dans l’enseignement francophone, mais en tout cas… dans l’enseignement néerlandophone, il est déjà possible de calculer la pénurie d’enseignants qui se produira d’ici 5 à 6 ans.

Est-ce que les autorités ont calculé l’ampleur de cette pénurie d’enseignants pour ce futur si proche? Un plan est-il en cours d’élaboration ? A-t-on calculé comment les choses se passeront lorsqu’il s’agira d’enseigner certaines matières cruciales pour la carrière ultérieure des enfants ? Est-ce qu’on élabore des formules pour compenser cela ? Ou allons-nous attendre … jusqu’à ce que le moment soit venu ?

Il y a quelques années, lorsque les réfugiés et leurs enfants sont arrivés en Suède, on y a recruté des enseignants retraités ? En plus de leurs pensions, on a payé un surplus pour les leçons dont ils prenaient soin. Plusieurs enseignants retraités y ont proposé d’enseigner pendant quelques demi-journées. Je peux imaginer que cela pourrait également être envisagé ici. Lorsque j’ai eu 65 ans, je n’ai plus été autorisé à enseigner à la KU Leuven. La loi l’interdit. J’ai maintenant 75 ans. En regardant ces dix dernières années, j’imagine que j’aurais parfaitement pu donner quelques cours d’une demi-journée en néerlandais, en français ou en anglais (ou d’autres) dans une école primaire ou secondaire. Et je n’aurais pas été le seul.  Les jeunes ont le droit d’être instruits et ils ont le droit d’avoir des enseignants qualifiés, n’est-ce pas ? Et peut-être que ce type d’intervention aurait également redonné à la profession un peu plus de statut social. Il y a bien sûr d’autres formules possibles.

Nos gouvernements réfléchissent-ils 1. à la manière de redonner un statut à la profession d’enseignant (qui n’est pas vraiment une question de salaire en premier lieu) et 2. à la manière d’atteindre le nombre requis d’enseignants qui sera nécessaire pour garantir l’éducation de notre jeunesse bruxelloise d’ici quelques années ?

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